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Bassin carrier de Marquise : 30 ans pour allier activité économique et protection du paysage

Voilà 30 ans était signé le Plan de paysage du bassin carrier de Marquise. Une démarche inédite alors en France qui permet de rassembler tous les acteurs d'un territoire pour allier exploitation des carrières et protection des paysages et de la biodiversité.

Une exploitation de carrières

Dans la région de Marquise, des carrières sont exploitées pour leurs minerais, notamment de la craie et du calcaire. Cette activité économique, très ancienne, est fortement ancrée sur le territoire mais n'est pas non plus sans conséquence sur les paysages alentours. En effet, l'extraction provoque également la production de stériles, des matériaux qui ne peuvent être exploités qui sont souvent stockés à la surface, bouleversant ainsi le paysage. En effet, l'activité de carrières à Marquise et ses environs peut générer en 30 ans l'équivalent de 57 millions de mètres-cubes, soit 13 fois le Mont Saint-Michel.

Un plan de paysage inédit

Jusqu'à dans les années 90, chaque carrier négociait en direct avec la commune sur laquelle il était implanté. Le but était évidemment de stocker le maximum de stériles sur le moins de surface possible. En 1995, une démarche locale est lancée par l'Etat, le Parc naturel régional, les collectivités locales et les carriers : le Plan de paysage du bassin carrier.

Des objectifs et des actions à mener

Cette démarche a pour but d'allier activité économique locale et protection des paysages. Il s'agit de coordonner au niveau du bassin carrier dans son ensemble plusieurs éléments :

  • l'extension maximale de la surface exploitée
  • la production et les dépôts de stériles, qui, pour la première fois est mutualisée entre les différentes entreprises exploitantes,
  • la végétalisation des dépôts de stériles avec des essences locales,
  • la protection des sites patrimoniaux comme les ruines du Château de Blacourt ou encore celles de l'Abbaye de Beaulieu.

Un dernier volet sur la biodiversité

En 2014, le Plan de paysage a besoin d'être adapté. A cette occasion, un nouveau volet vient s'ajouter. En plus de la protection des paysages, on inclut dans la démarche la protection de la biodiversité. En effet, les dépôts de stériles revégétalisés accueillent une biodiversité particulière, et notamment des orchidées rares. Des suivis naturalistes sont alors mis en place.

30 ans, ça se fête

En novembre 2024, on fête donc les 30 ans d'une démarche qui était inédite en France et qui, maintenant, se reproduit dans différents paysages. L'objectif d'allier activité économique et respect des paysages et de la biodiversité est plutôt atteint. Du travail reste à mener, notamment pour rendre à la nature les sites qui ne peuvent plus être exploités.

En attendant, toute une série d'animations grand public est organisée au printemps 2025 pour découvrir le bassin carrier de Marquise. Une conférence inédite aura lieu également le jeudi 28 novembre 2024, à l'Interm@de, pour retracer l'histoire de ce territoire et de cette démarche. (voir agenda)