Le patrimoine naturel et culturel du marais Audomarois
Le marais Audomarois est un des paysages les plus emblématiques des Caps et Marais d’Opale. Véritable écrin de nature, il porte avec lui une identité culturelle incarnée par ses habitants et ses maraîchers.
Le marais audomarois : naissance d’une des plus grandes zones humides au nord de Paris
A l’origine, le marais audomarois était une cuvette alimentée par la rivière Aa, inondée de Saint-Omer jusqu’à Watten. Les habitants d’alors y vivaient même de la pêche.
C’était donc un vaste marécage avant que les habitants (les brouckaillers) creusent des canaux et des fossés (les waterings et les watergangs) et réhaussent les terres.
Le marais audomarois : un espace de biodiversité à préserver
Le marais audomarois est une des plus vastes zones humides au nord de Paris. Il couvre plus de 3 600 hectares et 700 kilomètres de voies d’eau (dont 150 km de cours d'eau). Et comme toutes les zones humides, il abrite une biodiversité extrêmement riche et fragile. 2 600 espèces (faune, flore et fonge) y ont été répertoriées. 50 % de la flore aquatique régionale s’y épanouit. Plus de 260 espèces d’oiseaux y vivent ou y transitent. Et cela sans compter les innombrables espèces d’insectes et araignées. Cette richesse naturelle a permis le classement Ramsar du marais audomarois
Histoire et Culture
La géographie très particulière du marais Audomarois a forgé des traditions, des savoir-faire et une identité culturelle propre à ce territoire.
Le maraîchage
La tradition du maraîchage remonte au VIIe siècle et illustre bien l’équilibre fragile que l’Homme doit parfois tisser avec son environnement. Lorsque les moines de Saint-Bertin s’installent dans la région qui deviendra Saint-Omer, les premiers maraîchers savent qu’ils devront s’adapter à ce milieu humide, délicat et exigeant. De génération en génération, les maraîchers ont appris à connaître les règles qu’impose le marais et ont développé des semences propres à ce milieu, qui peuvent pousser dans le marais. Ces familles ont ensuite donné leurs noms aux variétés de choux fleurs : Bertheloot, Martinet, Delobel… Aujourd’hui, le marais Audomarois est considéré comme le dernier marais cultivé et habité de France.
Les bateaux
Certains espaces du marais Audomarois ne sont accessibles qu’en bateau, et pas avec n’importe quel bateau. Les canaux étroits et peu profonds nécessitent des embarcations adaptées. Qu’à cela ne tienne, c’est encore l’Homme qui s’adaptera. Les habitants ont construit deux bateaux en chêne, l’escute et le bacôve, capables de transporter les légumes mais aussi des bêtes et de se faufiler à travers les méandres des canaux.