Des haies et des fascines : les agriculteurs à la manœuvre contre les inondations en vallée de la Hem
En vallée de la Hem, pour lutter contre les inondations et les coulées de boues, on a misé sur les agriculteurs ! Plantations de haies et montage de fascines ont été remis au goût du jour pour retenir l’eau sur les hauteurs des coteaux.
« On n’a pas d’eau sur les routes »
A la moindre grosse pluie, c’était la même inquiétude : quelle quantité d’eau retrouvera-t-on en bas ? En vallée de la Hem, un territoire bordé de coteaux calcaires, la question de l’eau a toujours été omniprésente. Pas seulement en raison de la rivière, la Hem, qui traverse les différents villages. Mais aussi, parce que, d’ordinaire, quand il pleut trop, l’eau dégringole la pente des coteaux, ravine le sol et finit dans le lit de la rivière qui risque alors de déborder. A plusieurs reprises ces dernières décennies, le territoire a connu des inondations. Une année, un pont a même été emporté.
Pourtant aujourd’hui, les choses semblent différentes, en témoigne un agriculteur du territoire : « Quand il y a des gros coups d’eau, on n’a pas d’eau sur les routes. Le lendemain, dans le lit de la Hem, l’eau est claire. »
Des haies plantées sur 12 kilomètres
Qu’est-ce qui a changé ? Cette évolution est sans doute le fruit du travail des agriculteurs, qui exploitent les terres en pente des coteaux de la vallée de la Hem. En effet, accompagnés par le Parc naturel régional et le Symvahem, près de 40 agriculteurs (répartis sur 14 communes : Alembon, Sanghen, Herbinghen, Surques, Escoeuilles, Alquines, Haut-Loquin, Hocquinghen, Licques, Audrehem, Bonningues-les-Ardres, Clerques, Tournehem-sur-la-Hem, Nordausques) se sont engagés pour lutter contre l’érosion des sols et les inondations en bas. Le principe est simple : si on retient l’eau dans les sols des coteaux en haut, les cultures en profitent, le sol reste intact et les habitants de la vallée ne subissent pas le trop-plein d’eau. C’est gagnant-gagnant.
Pour ce faire, les agriculteurs ont misé sur des techniques simples, bien connues de nos ancêtres mais que le remembrement avait un peu laissé de côté : les haies et les fascines**. Les agriculteurs ont ainsi planté 95 haies champêtres le long des champs (soit presque 12 km) et monté 44 fascines (sur une longueur totale de presqu’un kilomètre).
Le résultat est sans appel. Pas plus tard qu’en janvier 2023, une grosse pluie s’abat sur la vallée, mais pas de grande inondation, ni de coulée de boue.
Une étude hydraulique en cours
Ce résultat encourageant doit être confirmé dans les années qui arrivent. Une étude hydraulique est menée actuellement sur quatre communes (Alembon, Sanghen, Herbinghen et Licques) pour vérifier l’efficacité des haies et des fascines sur les flux d’eau. En attendant, le programme de plantation de haies et de montage de fascines se poursuit en vallée de la Hem avec les agriculteurs volontaires, au moins jusqu’à fin 2024.
* La structure chargée de la gestion de la rivière Hem
**Une structure composée de branchages entrelacés qui permet de faire barrage
