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Les araignées seraient-elles les amies des agriculteurs ?

Les agriculteurs pourront-ils bientôt compter sur les araignées pour sauver leurs cultures ? C’est la question que se pose le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. Une étude est actuellement menée chez un agriculteur de Guînes pour déterminer l’effet des araignées sur les ravageurs de culture.

A Guînes, tout près de la forêt du même nom, Marc Lefebvre cultive des céréales. Depuis longtemps, cet agriculteur est convaincu que la nature et la biodiversité peuvent devenir ses alliées. Depuis plusieurs années, il travaille donc avec les naturalistes du Parc naturel régional sur un programme, nommé Agrotrames. Ce programme prévoit la réalisation de différentes études pour montrer que certaines espèces sauvages (rapaces, muscardin, etc.) peuvent devenir des auxiliaires de cultures, c’est-à-dire se nourrir des insectes et rongeurs qui ravagent les cultures.
Mais certains insectes font de la résistance, notamment le puceron et l’altise. Le puceron du blé s’attaque au blé, à l’orge, au seigle ou encore au riz. Il pique les plantes pour se nourrir de la sève, et ses sécrétions provoquent des maladies et des mycoses.
L’altise est un petit coléoptère aux pattes très développées, ce qui lui permet de sauter haut. C’est en automne qu’il fait le plus de dégâts car il profite des semis, notamment du colza. Il s’attaque aux jeunes feuilles, les larves de développent dans les tiges à la fin de l’automne et y passent l’hiver.
Et les araignées dans tout cela ? Et bien les araignées ont un bel avantage : elles mangent de tout ! Enfin de toute sorte d’insectes et notamment des pucerons et des altises. Peut-on alors compter sur leur présence pour réguler les populations de ces deux ravageurs ? C’est tout le but l’étude qui est donc en cours dans le cadre du programme Agrotrames. Un inventaire des araignées a été réalisé sur les parcelles de Marc Lefebvre durant l’été 2022. Les naturalistes ont dénombré pas moins de 102 espèces d’araignées différentes, dont 11 espèces rares ou menacées.
A présent, l’étude va donc se poursuivre afin de déterminer quelles espèces ou sous-espèces sont les plus efficaces dans la chasse au puceron et à l’altise. En fonction de ces résultats, on saura quels aménagements mettre en place pour permettre à ces prédatrices de s’épanouir et d’agir efficacement contre les ravageurs de culture.